Les neurones à peptides « alimentaires » du LHA

LHA

Publié le : 18 septembre 20203 mins de lecture

La présence de 2 peptides liés aux fonctions de nutrition a été mise en évidence dans les corps cellulaires quasi-exclusivement localisés dans le LHA.

Le 1er est l’hormone de mélanoconcentration (MCH). Son expression dans l’ALH est augmentée par l’état de jeûne et son injection centrale modifie la consommation alimentaire, mais les auteurs ne sont pas d’accord sur le sens de cette modulation. Les projections néocorticales du LHA sont constituées pour l’essentiel par des neurones à MCH qui pourraient ainsi permettre aux signaux métaboliques d’influencer les fonctions cognitives.

L’existence du 2nd peptide a été révélée par 2 équipes qui lui ont donné des noms différents : hypocrétine et orexine (ORX). Une injection centrale d’ORX augmente la prise alimentaire, tandis qu’un blocage de ses récepteurs la réduit. Dans l’ALH, l’expression de la prépro-orexine, précurseur de l’ORX, es amplifiée par le jeûne, la glucoprivation ou l’hypoglycémie, et certains des neurones à ORX sont activés par une réduction du taux extracellulaire de glucose, ce qui suggère qu’ils pourraient être mis en jeu par une hypoglycémie préprandiale.

Dans l’ALH, que ce soient les neurones à MCH ou ceux à ORX, tous 2 reçoivent des afférences à NPY, AgRP et a-MSH, qui sont issues de l’Arc et sont susceptibles de les informer sur les taux plasmatiques de leptine. Ainsi, ces 2 populations pourraient constituer des cibles pour les peptides de l’Arc : l’action du NPY met en jeu une partie des neurones à ORX, et l’administration centrale d’AgRP (ou d’un antagoniste synthétique des récepteurs MC4 de mélanocortine) active la synthèse de MCH dans l’ALH, qui serait donc à la fois directement et indirectement sensibles aux signaux d’adiposité.

La présence de MCH ou d’ORX dans un neurone ne peut cependant pas être considérée comme une « signature » de l’implication de ce dernier dans les fonctions de nutrition. L’injection centrale de ces 2 peptides peut en effet influencer des comportements non-alimentaires : la MCH stimule le comportement sexuel ainsi que la sécrétion d’hormone lutéinisante, l’ORX active les circuits de toilettage ou d’exploration et module les éttats de vigilance. D’ailleurs les neurones à MCH aussi bien que ceux à ORX projettent leurs axones, non seulement dans des régions contrôlant la prise alimentaire ou l’adiposité, mais également dans des zones cérébrales mises en jeu dans d’autres fonctions comme le cycle veille-sommeil ou les intégrations sensori-motrices.

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