Psychologie du travail : définition, historique et applications

Publié le : 14 décembre 202013 mins de lecture

Sur le lieu de travail, il est important de connaître en détail l’environnement de travail et les différentes composantes qui le caractérisent. Vous devez être conscient des possibilités des groupes de travail et des problèmes qui peuvent se poser. Ces sujets et d’autres sont traités par la psychologie du travail, une branche de la psychologie axée sur l’étude du comportement humain sur le lieu de travail. La psychologie du travail s’intéresse à l’étude de tous les facteurs qui influencent le développement des activités professionnelles, tant individuelles que collectives. Son objectif est de définir spécifiquement tous les comportements et actions qui peuvent améliorer les performances des travailleurs.

Les origines de la discipline

Avant de s’appeler psychologie du travail, elle s’appelait psychologie industrielle. Dans l’Europe du XVIe siècle, ses applications étaient limitées au domaine scientifique. En fait, l’origine de cette discipline se trouve dans le livre de Juan Huarte de San Juan intitulé Examen des esprits en 1575. Il est considéré comme le premier traité traitant de la psychologie. Plusieurs siècles plus tard, en raison des conflits de la Seconde Guerre mondiale et de la grande crise qui s’est propagée dans le monde entier, un intérêt pour la psychologie du travail est né à nouveau. La raison principale était la nécessité de restructurer de nombreuses entreprises d’un point de vue économique et organisationnel. Par exemple, dans le domaine militaire, il était essentiel de former de nouvelles recrues capables de travailler dans des domaines technologiques spécialisés : toutes ces personnes se voyaient confier des tâches spécifiques dans lesquelles elles pouvaient être utiles. Cependant, lorsque la guerre a pris fin, tous ces anciens soldats ont dû trouver un autre emploi. Cette difficile relocalisation a provoqué des problèmes psychologiques et un taux de chômage élevé. Pour faire face à la crise du travail, des études ont été réalisées qui ont donné naissance au concept de psychologie industrielle et à ce que nous connaissons aujourd’hui comme la psychologie du travail. Ces études et leurs applications ont été étendues à tous les domaines de travail et pas seulement à celui de l’industrie.

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Psychologie du travail : définition

La psychologie du travail est une discipline qui se distingue des RH sur plusieurs plans. D’abord, il est obligatoire de posséder un doctorat pour devenir psychologue du travail. Les « docteurs » du travail combinent donc une formation sur les comportements et attitudes humains à une formation en administration des RH. La pratique de cette profession est étroitement encadrée par des normes déontologiques québécoises, canadiennes et nord-américaines, qui sous-tendent une recherche constante des meilleures pratiques scientifiquement démontrées. Cette discipline contribue à faire émerger des pratiques innovantes, aux résultats intéressants. Par exemple, en mettant l’accent sur les forces distinctives des employés plutôt que sur leurs faiblesses à corriger, plusieurs études ont mesurées une augmentation de la performance des individus et des sociétés. Ces dernières avaient intégré une approche « par abondance » plutôt que « par déficit » à leurs pratiques d’appréciation du rendement et de progrès des personnes. Il s’agit d’un exemple de pratique d’avenir que les psy du travail sont en mesure de mettre en place dans les organisations, en partenariat avec les professionnels des RH.

La psychologie du travail et des organisations peut être largement définie comme l’étude de l’Homme dans son milieu de travail. Le psychologue du travail va s’intéresser aux relations entre l’individu et ses missions, aux relations entre les individus et l’aménagement ou bien encore aux relations entre les groupes d’individus. Les 3 objectifs de la psychologie du travail sont les suivants :

1. Favoriser le travail d’équipe et réduire les situations de tensions

Le psychologue du travail accompagne les personnes en situation conflictuelle à rétablir une communication sereine et ainsi améliorer le moral, les relations toxiques sont alors éliminées et la production améliorée.

2. Accompagner le changement

En cas de changement de structure, le psychologue du travail va prendre en compte les impacts potentiels de ce changement sur les salariés.

3. Accompagner les managers

Le psychologue du travail peut former les managers à cette discipline pour les aider à identifier des situations à risque et ainsi avoir les bons réflexes.

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Le quotidien du psychologue du travail

Les domaines d’interventions du psychologue du travail sont nombreux : le recrutement, la gestion et l’évaluation des carrières, la formation et le progrès professionnel, le bilan de compétences, l’accompagnement du changement et le management du changement organisationnel, la prévention des dangers psychosociaux, et l’administration des relations sociales. Il peut aussi intervenir sur la gestion des RH, le marketing, la recherche et le progrès. D’ailleurs, l’intitulé de sa fonction s’adapte souvent à son domaine d’intervention. Le psychologue du travail est habilité à utiliser et à créer tous types d’outils d’évaluation tels que les tests (de personnalité, d’intelligences, d’aptitudes, de motivation), les inventaires d’intérêts, les épreuves de mise en situation professionnelle, les assessment centers (batteries d’épreuves de sélection). Au sein de l’aménagement d’une entreprise, la psychologie du travail peut traiter de différents domaines.

Quelles sont les missions des psychologues du travail ?

Sur demande de l’administration de l’organisation, du CSE (comité social et économique) et des médecins du travail, les psy du travail peuvent intervenir pour accompagner des personnes souffrant de risques professionnels. Ces dangers sont nombreux, on peut retrouver les Risques Psychosociaux (RPS), les chutes, les déplacements, le burn-out, le bore-out… Le psychologue étant présent au sein même de l’entreprise, il connaît le fonctionnement et les valeurs de cette dernière, ce qui lui permet d’avoir une écoute et des conseils constructifs grâce à sa connaissance aiguë du contexte. Il permet de répondre aux nombreuses questions qu’un salarié peut se poser comme son intégration au sein d’un groupe par exemple.

Le psychologue doit :

– réaliser des évaluations psychologiques et poser des diagnostics ;

– accompagner les personnes présentant des troubles du comportement et de la personnalité ;

– mettre en place des thérapies individuelles ou collectives adaptées à ses patients ;

– accompagner, sensibiliser et informer les professionnels médicaux, sociaux et éducatifs sur l’aspect psychologique ;

– contribuer à faire évoluer les connaissances en psychologie en participant à des colloques et des conférences ;

– mettre en place des activités de recherche et d’enseignement.

Où travaille le psychologue du travail ?

En France, on recense environ 5 000 psychologues du travail. Un jeune diplômé met en moyenne 6 à 12 mois avant de trouver un emploi stable. Il pourra exercer aussi bien en interne dans une entreprise, en cabinet conseil en RH en tant que consultant, ou encore dans des structures en charge de l’orientation et de l’insertion.

Évolution professionnelle

Les psy du travail peuvent évoluer dans l’entreprise sur des postes RH tels que RRH ou DRH. Ils peuvent également devenir indépendants et monter leur propre structure.

Les différences entre la psychologie du travail et les ressources humaines

Dans une entreprise, la psychologie du travail ne doit pas être confondue avec celle de l’administration des RH. La première est une branche de la psychologie qui nécessite des études spécifiques. Bien que la psychologie du travail puisse avoir trait à l’administration des RH, elle traite principalement de domaines tels que la motivation, les situations stressantes et la culture. Il est également vrai que pour travailler dans le domaine de l’administration des RH, il n’est pas nécessaire d’avoir une formation en psychologie. Les travaux dans ce domaine concernent principalement la préparation et l’analyse du budget, des frais de personnel, des contrats ou des questions législatives. La formation requise est plus proche des études en économie et en droit que de la psychologie.

Compétences requises pour devenir psychologue du travail

Pour exercer le métier de psychologue, de nombreuses connaissances techniques sont nécessaires. Mais un savoir-être irréprochable est indispensable : la grande capacité d’écoute, l’empathie, le bon esprit d’analyse, l’adaptabilité, le sens du contact, la bonne résistance psychologique, la persévérance.
Les formations à suivre pour exercer ce métier
Le titre de psychologue du travail s’obtient à l’issue d’un Master Professionnel de Psychologie du Travail (bac+5) qui combine des cours théoriques, psychologie, droit du travail, RH, psychométrie et de stage en entreprise. Il est possible de réaliser son master 2 en alternance dans quelques universités. Une licence en Sciences Humaines et Sociales est requise pour accéder à cette formation. Le titre de Psychologue du Travail peut également être obtenu par l’étudiant grâce à une formation spécifique du CNAM (Conservatoire National des Arts et des Métiers), organisée différemment en fonction du niveau d’étude. Afin d’obtenir ce diplôme, il faut cumuler un minimum de trois ans d’expérience professionnelle dans le domaine de la psychologie du travail.

Plusieurs universités proposent des cursus adaptés, par exemple : Psychologie sociale, psychologie du travail et des organisations : management des relations humaines et des communications ; Psychologie du travail, des organisations et du personnel. Un master en psychologie sociale est aussi une voie possible, par exemple : Psychologie du travail, de l’orientation et des organisations ; Ingénierie psychosociale, psychologie du travail et des RH ; Psychologie sociale, du travail et des aménagements ; Psychologie sociale et du travail : RH, santé et dangers psychosociaux.

En France, pour faire usage du titre de psychologue, il est exigé d’être titulaire d’une licence mention « psychologie » et d’un master issu d’une mention « psychologie » comprenant un mémoire de recherche et un stage supervisé d’au moins 500 heures. Ce cursus est marqué par une sélectivité très forte qui oblige les étudiants à valider de nombreux travaux de recherche, mémoires et stage pratique.

Master psychologie

Le parcours Ergonomie et Psychologie du Travail (EPT) conduit vers des débouchés variés : prévention des dangers professionnels et qualité de vie au travail, maintien dans l’emploi, handicap, conseil et orientation, recrutement, avec un taux d’insertion excellent (en moyenne 90 % en emploi au bout de 6 mois, 2 mois pour trouver le premier emploi). Le M2 peut se réaliser en alternance, permettant, outre le fait d’être rémunéré, de bénéficier d’une première expérience professionnelle. La mixité des étudiants (formation initiale, continue, alternants, étudiants étrangers) et les échanges entre les promotions Master 1 et Master 2, par exemple, travaux pratiques de bilan de qualifications et embauche en Master 2 réalisés auprès des Master 1, permettent un enrichissement réciproque.

Master sciences humaines et sociales

Le Master PTE propose des apports théoriques et méthodologiques spécialisés à la suite du Master 1 en psychologie du travail, de l’orientation et ergonomie. L’année de M2 comporte 3 itinéraires. L’itinéraire Psychologie du Travail forme des intervenants dans les sociétés, organismes publics ou semi-publics sur des activités et problèmes de psychologie du travail en : administration du personnel, des RH et des carrières, formation, agencement du travail, analyse et amélioration des conditions de travail, sécurité, études et recherches, diagnostic et intervention sur les systèmes de travail et les nouvelles technologies.

L’itinéraire Ergonomie et Santé au Travail forme des ergonomes généralistes, capables de répondre à la diversité des demandes sociales et d’intervenir en milieux de travail sur des problématiques du secteur des services ou de l’industrie en : santé, sécurité et fiabilité au travail, conditions de travail, agencement du travail, conception de systèmes sociotechniques, mais aussi en formation ou évolution des carrières. L’itinéraire Recherche forme des psy ou ergonomes chercheurs et intervenants aux métiers de haut niveau scientifique pour réaliser des études et programmes de recherche en milieux de travail (designs quantitatifs et qualitatifs, traitements complexes de données, diffusion de la recherche). Il peut constituer la première étape vers un parcours doctoral pour un étudiant.

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